Pourquoi des échecs avec le régime Seignalet ?

7/11/2018 | Accueil | 0 commentaires

Pourquoi des échecs avec le régime Seignalet ?

Ce texte est inspiré du livre du Dr Jean Seignalet « L’Alimentation ou la troisième médecine » et de ma propre expérience.

Il y a un principe général en médecine lié à toute activité humaine : « La réussite à 100 % n’existe pas ». Cette notion n’est pas nouvelle car Alexandre Le Grand sur son lit de mort (323 avant J.C.), alors âgé de 32 ans exige : « Que son cercueil soit transporté à bras d’homme par les meilleurs médecins de l’époque ».
L’un de ses généraux, étonné de cette requête insolite, demanda à Alexandre quelle en était la raison.

Alexandre lui expliqua alors ce qui suit :

Je veux que les médecins les plus éminents transportent eux-mêmes mon cercueil pour démontrer que face à la mort, ils n’ont pas le pouvoir de guérir.

Le taux moyen de réussite du régime Seignalet se situe entre 80 et 95 % pouvant atteindre un chiffre proche de 100 % pour 8 pathologies. Voir mon livre pages 80 et suivantes.

L’impatience des personnes est un handicap pour elles-mêmes. Soyez comme « le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la première et le dernière récolte ». Par manque de patience, les personnes finissent par douter, puis croire que la réussite n’est pas pour elles. Cette attitude les conduit au découragement et à l’abandon du régime Seignalet. Or le point le plus important de ce régime est de « croire que c’est possible » car cette notion encourage la personne à être déterminée.

Les améliorations en général se font sentir entre 3 et 8 mois. Le cas clinique personnel le plus long pour arriver au silence total d’une polyarthrite rhumatoïde a été de 15 mois et pour Jean Seignalet de 18 mois. Il faut encourager les âmes fortes d’aller à la frontière des 18 mois.

Dans la préface du livre de Jean Seignalet on lit : « Là où la médecine a tout essayé sans succès, la rigueur du régime Seignalet donne des résultats inespérés », Henri Joyeux Professeur de chirurgie en cancérologie et Directeur pendant plus de 20 ans du laboratoire de nutrition et de cancérologie expérimentale à l’Institut du cancer de Montpellier.

Jean Seignalet a répertorié un certain nombre de causes qui peuvent mettre en échec l’alimentation sans gluten, ni laitage.

  • Certains aliments autorisés peuvent poser des problèmes.
  • L’hypochlorie gastrique.
  • Les molécules dangereuses dans le côlon droit.
  • Les déficits en enzymes au niveau digestif.
  • Un régime trop court. C’est le problème le plus important.
  • Le mauvais état structurel de l’intestin grêle.
  • La candidose chronique.
  • Les foyers infectieux persistants.
  • Le stress.
  • Les médicaments.
  • Les hormones sexuelles. La différence entre les hommes et les femmes.

 

Certains aliments autorisés peuvent poser des problèmes.

Il peut arriver que dans le régime Seignalet sans gluten ni laitage on soit intolérant à d’autres aliments qu’il faudra éliminer par exclusion ciblée mois après mois : un mois d’exclusion suivie d’une réintroduction pour déceler une éventuelle intolérance.
Cette situation est rare mais il est bon de ne pas l’ignorer. Ci-dessous un tableau extrait de la page 183 du livre de Jean-Marie Magnien « Réduire au silence 100 maladies avec le régime Seignalet » aux Editions Thierry Souccar.

Aliments   % de patients sensibles 
 Bacon ou porc, cuit.  39%
 Confiture d’orange.  39%
 Œuf cuit.  32%
 Bœuf cuit.  32%
 Café.  32%
 Pamplemousse.  24%
 Cerneaux de noix.  20%
 Sucre de canne.  20%
 Agneau cuit.  17%
 Citron.  17%
 Soja.  17%


Une autre famille d’aliments doit retenir notre attention : la famille des solanacées à laquelle appartiennent les tomates, les pommes de terre, les aubergines, les poivrons, le piment, le paprika.

http://www.complements-alimentaires.co/les-plantes-de-la-famille-des-solanacees/

Le principal responsable des effets indésirables est connu sous le nom de solanine
http://fr.wikipedia.org/wiki/Solanine La solanine fait partie de la famille des alcaloïdes qui sont des substances très actives utilisées en médecine comme médicament. Cette solanine résiste à la cuisson jusqu’à 200 °C et peut donner chez certaines personnes sensibles des troubles digestifs favorisant le syndrome de « fuite de la paroi de l’intestin grêle ». De plus elle diminue les secrétions digestives.

Cette solanine est concentrée dans les peaux. A titre d’exemple sa concentration dans la chaire de pomme de terre est de 1 à 5 mg/100g et dans la peau de 30 à 60 mg/100 g. Retirer la peau des solanacées est la première étape. Il est évident qu’il est plus raisonnable de supprimer les tomates entières et de tester ensuite les pommes de terre.

Ces solanacées ont donc une action négative sur l’étanchéité de la paroi de l’intestin grêle et de ce fait favorisent le passage dans le sang de macromolécules alimentaires qui contiennent du gluten, des produits laitiers et des fragments de paroi de bactéries qui migrent souvent du côlon vers l’intestin grêle inférieur.

Le sarrasin : j’attire aussi l’attention sur le sarrasin qui peut être la source de problème de même que le millet.

L’hypochlorie gastrique.

Il s’agit d’un déficit de production d’acide chlorhydrique par la paroi gastrique pour deux raisons majeures :

  • Un déficit structurel par atrophie de la paroi gastrique.
  • Un déficit suite à la prise permanente de médicaments inhibiteurs de la pompe à protons (Oméprazole, Inexium, Mopral, Pantoprazol, Inipomp, etc.) qui réduisent la production d’acide chlorhydrique. Ces médicaments sont donnés dans le cas de brûlures gastriques ou de régurgitations acides. Or ces deux pathologies sont réduites au silence en 6 à 8 semaines avec un taux de réussite élevé.

La bonne production d’acide chlorhydrique a deux actions essentielles :

  • Préparer la digestion des protéines et des glucides.
  • Stériliser le plus possible les aliments en tuant les virus, les bactéries ou les parasites.

Le déficit en acide va multiplier par 1.000 ou 10.000 le nombre de bactéries dans l’intestin grêle. Il faut savoir qu’une bactérie en milieu favorable peut doubler toutes les 20 à 30 minutes. Ainsi le risque de voir des fragments bactériens traverser la paroi de l’intestin grêle et rejoindre la circulation sanguine devient important. Cette hypochlorie gastrique peut maintenir des pathologies en activités.

Les molécules dangereuses dans le côlon droit.

Il s’agit plus de fragments bactériens qu’alimentaires. En effet la concentration en bactéries de l’intestin grêle inférieur (proche du côlon) est d’environ 1.000.000 par millilitre et passe dans le côlon à 10.000 milliards. Pour certaines personnes les fragments moléculaires bactériens peuvent traverser la paroi du côlon droit et tomber dans la circulation sanguine. On peut envisager comme le conseillait Catherine Kousmine (1987) des lavements évacuateurs du côlon (drainage du côlon).

Les déficits en enzyme au niveau digestif.

On sait que les enzymes digestifs découpent les protéines, les lipides et les glucides essentiellement dans la lumière de l’intestin grêle. Il existe beaucoup d’enzyme tout le long de l’intestin grêle mais il est nécessaire d’apporter un complément d’enzymes. Ce rôle additionnel est rempli par le suc pancréatique.

En cas d’insuffisance pancréatique le nombre de molécules alimentaires mal découpées augmente. Ainsi la quantité des molécules nocives est plus élevée. « L’accumulation plus importante de ces structures augmente le risque de pathologies auto-immunes, encrassantes ou éliminatoires » (Jean Seignalet).

Il faut se souvenir de la notion suivante : les enzymes ont besoin de vitamines et de certains minéraux (zinc, magnésium) pour être activées. Ainsi le déficit en vitamines et minéraux, non compensé par les compléments alimentaires ne fait qu’augmenter le dysfonctionnement des enzymes.

La prise de compléments alimentaire est indispensable aux enzymes mais aussi à l’ensemble du fonctionnement de toutes les cellules de l’organisme.

L’apport d’enzymes par voie buccale peut s’avérer utile « Cette enzymothérapie est utilisée depuis des décennies en Allemagne mais mal connue en France » (Jean Seignalet). On connaît en France un médicament : le Créon composé d’enzymes protéolytiques, lipolytiques et amylolytiques.

Un régime trop court. C’est le problème le plus important.

Les patients sont majoritairement trop pressés pour obtenir un résultat favorable. Ils restent accrochés au mode d’action des médicaments dont les effets se font ressentir rapidement. En diététique il faut accepter un long processus de décrassage pour « Réduire les maladies au silence avec le régime Seignalet ».

A titre d’exemple les colites, les gastrites peuvent céder en 6 à 8 semaines mais il faudra dans la majorité des cas 3 à 8 mois pour les autres pathologies, voire parfois 12 à 18 mois. Il y aura des périodes de calme et d’activité inflammatoire avant d’atteindre le but recherché.

En cas d’échec après 18 mois, on pourra envisager des actions ciblées d’exclusion alimentaire.

  • Le premier mois exclusion de la viande. Si aucun résultat :
  • Le deuxième mois réintroduction de la viande et exclusion des fruits secs, etc. jusqu’à repérer avec certitude un ou plusieurs aliments déclencheurs de pathologies.

 

Persistance d’une souffrance de l’intestin grêle.

Le facteur déterminant est la paroi de l’intestin grêle. Si celle-ci est structurellement trop abimée la fuite de cette paroi persiste à un niveau trop important. Cette situation devient sans espoir. Il existe en laboratoire un test pour apprécier cette fuite, c’est le test « Lactulose – mannitol ». Pour plus d’information faire une recherche sur Google.

Avant de conclure à une telle situation il faut bien prendre conscience de respecter au moins deux conseils de base :

  • La prise de compléments alimentaires.
  • L’apport quotidien d’une huile équilibrée en omégas 3/6, enrichie en D3 avec 100.000 UI en versant la totalité d’un flacon de 10 ml de Zyma D gouttes 10.000 UI par ml, ou prendre séparément 10 à 12 gouttes de Zyma D soit 3.000 à 3.600 UI. Vous pouvez aussi choisir la Vitamine D du Laboratoire D Plante à 400 UI par goutte et donc prendre 8 à 10 gouttes, soit 3.200 à 4.000 UI par jour.

Si cela est bien respecté on peut envisager en cas d’échec de supplémenter en glutamine. Se souvenir que les cellules de l’intestin grêle représentant un surface moyenne de 300 M2 sont toutes renouveler en 3 à 4 jours par division. Ces cellules (entérocytes) sont très avides de glutamine.

Certains conseillent des probiotiques qui sont des bacilles lactiques et des prébiotiques qui sont des engrais à probiotiques. En général je ne conseille jamais la glutamine ni les probiotiques car sans eux on obtient de bons résultats. Néanmoins je comprends que les personnes tenues en échec puissent se complémenter en glutamine, en probiotiques et en prébiotiques. C’est à elles de juger de l’efficacité.

La candidose chronique.

Cette maladie est due à Candida albicans qui est une levure naturelle des muqueuses digestives. Il peut devenir dangereux quand il quitte sa forme normale arrondie pour la forme mycélienne (sorte de filaments). Ses prolongements poussent entre les cellules de l’intestin grêle comme le lierre entre les murs en pierre sèche. Les filaments pénètrent jusqu’aux vaisseaux sanguins et lymphatiques.

Il faut traiter cette candidose, cela s’avère souvent difficile à cause d’une résistance aux médicaments antifongiques. Cette pathologie peut entretenir une fuite de l’intestin grêle.

Les foyers infectieux persistants.

Une infection dentaire ou pulmonaire persistante entretient une inflammation. A ce niveau le risque de passage dans le sang de fragments bactériens est réel. Cette situation non soignée par antibiotiques peut faire échouer le régime Seignalet.

De plus les mucosités bronchiques ramènent des bactéries qui vont par déglutition tomber dans l’estomac. Si ces bactéries ne sont pas stérilisées par l’acide chlorhydrique de l’estomac, elles vont modifier la flore de l’intestin grêle. Ces bactéries sont la source de fragments bactériens qui peuvent traverser l’intestin grêle fragilisé par cette présence bactérienne.

Dans l’infection pulmonaire on retrouve souvent des bactéries « Proteus mirabilis ». La montée des anticorps anti-Proteus mirabilis coïncide souvent avec une crise de Polyarthrite Rhumatoïde. D’autres bactéries sont en lien avec d’autres maladies auto-immunes.
Il faut donc tout faire pour traiter ces foyers infectieux.

Le stress.

Mon expérience de dix années me démontre la corrélation impressionnante entre un stress important ou une répétition de stress et l’apparition de pathologies liées à la fuite de l’intestin grêle (voir mon livre page 65). Souvent les pathologies apparaissent dans les 3 à 4 mois qui suivent ce stress. Ce délai semble correspondre à une saturation de l’organisme par des macromolécules issues de l’intestin grêle. Cette relation entre stress et pathologies est retrouvée dans 98 % des cas.

Il est donc important de réduire le stress. Les compléments alimentaires sans oublier l’huile équilibrée en omégas 3/6, enrichie en vitamine D3 participent efficacement à la réduction du stress.

Les médicaments.

La prise de médicaments sur de longues périodes favorise la fuite de l’intestin grêle. Par exemple : les AINS (anti inflammatoire non stéroïdien comme l’Ibuprofen), les corticoïdes, les antibiotiques, la chimiothérapie, la radiothérapie.

En règle générale ces médicaments ne posent pas de problèmes, on doit seulement se poser la question de leur responsabilité quand on est en échec après 18 mois de régime Seignalet.

La différence entre les hommes et les femmes.

Les femmes sont plus souvent touchées que les hommes par les pathologies liées à la fuite de l’intestin grêle. Faut-il voir dans cette différence une situation hormonale ? D’un côté les oestrogènes de l’autre les androgènes. On sait que les oestrogènes facilitent la fuite de l’intestin grêle. Je constate aussi que les femmes sont plus impactées par le stress que les hommes. N’y a-t-il pas là une situation structurelle souvent liée au fait qu’elles donnent naissance à des enfants. Ceux-ci sont la source d’inquiétude et de soucis permanents.

 

Jean-Marie Magnien
Ancien Biologiste des Hôpitaux – Chef de Service.
Pharmacien – Nutritionniste – Nutrithérapeute.
Enseignant universitaire en Médecine Nutritionnelle à Bruxelles..